vendredi 25 novembre 2011

Pour réussir auprès des enfants - quelques conseils de pédagogie pratique - 4. Connaissance de l'enfant

N'oublions pas que l'enfant est un composé complexe de forces qui tendent à se faire jour et à se satisfaire. Or, une même tendance peut trouver sa satisfaction dans des actes différents.

En conséquence, lorsqu'une tendance trouve son expression dans des actes bons, il faut renforcer l'association entre la tendance et ces actes en les rendant de plus en plus faciles et agréables.

Lorsqu'au contraire une tendance s'exprime par un acte mauvais, il faut suggérer une activité de dérivation qui remplace l'action mauvaise en laissant toutefois à l'énergie vitale la possibilité de s'exprimer.

Exemple:
"Les enfants jettent des pierres sur les voitures qui passent; ne pas se contenter d'interdire cet acte mauvais, mais organiser un jeu dans lequel ils pourront satisfaire le besoin de lancer sur un objet mouvant qui s'exprimait dans leur action mauvaise (v.g. balle au chasseur).

L'enfant est un enfant, non pas parce qu'il est petit, mais en attendant de devenir grand; c'est un homme en formation. De toutes ses forces il tend à grandir, à pousser et à se pousser. Il n'aime pas être traité comme un petit, ni être appelé "petit".

"Michel a trois ans et demi. Sa tante lui dit: "Quand tu seras un grand garcon..." Michel l'interrompt vivement et d'un air très convaincu: "Mais je suis un grand garcon!"

L'enfant demande à être pris au sérieux; il veut être quelqu'un et non quelque chose.

Il est important pour l'éducateur qui arrive dans une oeuvre de connaître le plus tôt possible les noms et surtout les prénoms des enfants. Le R.P. Lenoir dont on a écrit la vie héroïque comme apôtre des marsouins pendant la guerre, s'efforcait d'apprendre leurs noms par coeur. Avant la guerre, étant nommé jeune professeur dans un collège de Belgique, il s'était fait donner, quelques jours avant la rentrée la photo en groupe des élèves qui devaient composer sa classe, et ceux-ci avaient la surprise de s'entendre appeler par leur nom dès le premier jour par un professeur qu'ils voyaient pour la première fois.

L'enfant éprouve le besoin de s'affirmer dans tous les domaines, d'où chez certains, pour poser leur personnalité, tendance à l'opposer. Par exemple, enfant faisant de la contradiction et critiquant tout ce qui se fait parce qu'on ne lui a pas demandé son avis ou parce qu'on n'a pas tenu compte d'une observation qu'il a faite, enfant devenu un révolté, un chef de bande parce qu'on n'a pas su utiliser ses qualités de meneur.

Conclusion: ne pas traiter l'enfant comme un inférieur, mais comme un collaborateur. 

vendredi 3 juin 2011

Pour réussir auprès des enfants - quelques conseils de pédagogie pratique - 3 Rayonnement de l'exemple

L'exemple est un des plus puissants moyens d'éducation. Notre Seigneur a commencé par faire avant d'enseigner. "Coepit facere et docere."

Notre attitude à l'heure de la prière, notre façon de faire le signe de la croix, le respect avec lequel nous prononçons les paroles de la Sainte Messe, le regard de foi que nous fixons sur l'hostie ont, à notre insu, plus d'influence sur les âmes que les plus beaux discours.

Ce qui compte en matière d'éducation, c'est ce que nous sommes ou, à tout le moins, ce que nous nous efforçons d'être, bien plus que ce que nous disons. "On fait plus de bien par ce qu'on est ou par ce qu'on fait, que par ce qu'on dit." (Ollé-Laprune)

Le meilleur moyen d'éveiller et d'affermir la foi de ceux qui nous entourent, c'est de leur prouver par toute notre vie, en agissant conformément à ce que nous affirmons, que nous croyons vraiment à ce que nous disons.

Il n'est pas de plus grave dommage que l'on puisse causer à l'enfant que de l'habituer à considérer les vertus du christianisme comme des choses qui se disent, mais qui ne se font pas. Le christianisme alors n'est plus qu'une langue sublime, il cesse d'être une vie.

"Il y aurait à chercher plus loin, dans la psychologie même de l'adolescent, les raisons qui donnent à l'exemple la supériorité sur la parole. Ce qui croît chez l'enfant, c'est l'indépendance, en même temps que l'affirmation de sa personnalité.


Il tend à secouer un beau matin le joug: non seulement celui qui pèse actuellement sur lui, mais celui qui pèse dans son avenir. Par un instinct subtil, il distingue ce qu'il doit à autrui et ce qu'il se doit à lui-même. Follement avide de rejeter l'influence étrangère, il garde jalousement ce qu'il s'est approprié par son propre choix. Et dès lors il faut accorder à l'influence indirecte, pour ainsi dire involontaire et anonyme, une efficacité bien plus profonde et tenace, qu'à l'influence directe qui s'exerce par volonté, par pression, et par contrainte.


L'esprit de contradiction n'est pas seulement un jeu auquel se plaît l'humeur juvénile; il est dans la nature. La vie est si égoïste et s'aime tellement elle-même qu'elle finit par se dépouiller, autant qu'elle le peut, de ce qui n'est pas elle.


C'est pourquoi il est si important que la formation spirituelle dérive non d'un commandement auquel on est tenté de s'opposer, mais de l'estime et de l'amour secret de la vertu dans un exemple vivant."

(R.P. Charmot)

lundi 18 avril 2011

Pour réussir auprès des enfants - quelques conseils de pédagogie pratique - 2

La foi est essentiellement contagieuse. Il faut que les enfants sentent, à votre contact, que pour vous Jésus-Christ n'est pas quelque chose, mais quelqu'un, que ce n'est pas un être neutre et lointain, mais le grand Ami avec lequel vous êtes en relations personnelles.

Montrez, par votre manière de parler des choses religieuses, que la foi est source de joie, de bonheur et d'enthousiasme. On n'a jamais le droit d'avoir un air blasé ou maussade quand on parle du Bon Dieu.

Prenez l'habitude de voir à travers les physionomies de vos enfants des âmes et, à travers ces âmes, le Christ qui veut y vivre et y grandir.

Donnez envie à tous ceux qui vous approchent d'aimer ce que vous aimez et de croire ce que vous croyez.

N'oubliez pas que les enfants écoutent autant avec leurs yeux qu'avec leurs oreilles.

Faites savourer aux enfants la joie d'avoir vaincu les difficultés; c'est avec cela qu'on devient des hommes.



mardi 5 avril 2011

Pour réussir auprès des enfants - quelques conseils de pédagogie pratique - 1

A être sans cesse occupé, tiraillé en tous sens par des préoccupations immédiates, ne finit-on pas par prendre l'accessoire pour l'essentiel, les moyens pour le but, le secondaire pour le principal? Savons-nous encore distinguer nos moyens de nos objectifs?

Le grand danger pour beaucoup d'éducateurs, c'est dans le feu de l'action d'oublier pratiquement le but suprême de leur activité: former des Chrétiens et des Hommes

C'est au moment où l'on est le moins disposé à se recueillir qu'il faut surtout le faire. Si l'on est tenté de se dire: "Je ne peux pas me recueillir; je n'ai pas le temps", alors c'est une raison de plus pour s'isoler et prier un peu.

La meilleure facon de donner Dieu c'est de le quitter le moins possible.

Ce que Dieu nous demande, c'est de n'oublier jamais notre rôle de cause instrumentale et de ne jamais nous attribuer le bien qu'Il fait par nous. Le seul Bien qui dure est celui que Dieu fait à travers nous.


« Si vous traitez un individu en fonction de ce qu’il est, il le restera. Si vous le traitez comme si il était déjà ce qu’il pourrait être, il le deviendra. »
(Goethe)

vendredi 4 février 2011

Biographie de Gaston Courtois


Après des études supérieures de lettres et de psychologie, Gaston Courtois entre, en 1919, au Séminaire de Saint-Sulpice, puis chez les Fils de la Charité en 1921. Il est ordonné prêtre en 1925. 
Nommé en 1929 à l'Union des Oeuvres, il en devient le Directeur de 1937 à 1957.
En 1930, il crée le journal "Cœurs Vaillants". Son succès donnera naissance, en 1936, au Mouvement des Cœurs Vaillants , qu'il fonde avec Jean Pihan, puis en 1937 à celui des Ames Vaillantes. Ils deviendront plus tard l'Action Catholique des Enfants (ACE).
A l'origine de nombreuses initiatives, il monte entre autres : les Ecoles d'Assistances Catholiques de l'enfance, devenues depuis les Ecoles d'Educatrices Spécialisées en 1945, les Editions Fleurus en 1946, la revue Familial Digest, qui deviendra Panorama Chrétien en 1949. 
En 1955, il est élu procureur général de son Institut à Rome.
En 1960, il est nommé Secrétaire Général et Directeur du Secrétariat international de l'Union Pontificale Missionnaire du clergé.

Bibliographie

L'art d'être chef, G. Courtois
L'école des chefs, G. Courtois
Pour "réussir" auprès des enfants, G. Courtois
L'art d'élever les enfants aujourd'hui, (Prix Montyon 1952), G. Courtois
Cœur à cœur avec Jésus. Plusieurs séries (Thèmes de réflexion pour l'oraison, l'action de grâces, la visite au Saint-Sacrement), G. Courtois

A cela s'ajoutent les BD parues dans la Collection Belles Histoires et Belles vies :
- La plus belle histoire (vie de Jésus)
- Le Père Jean Emile Anizan ...